A` propos d’une image radio-claire de l’angle mandibulaire chez un enfant de huit ans



A` propos d’une image radio-claire de l’angle mandibulaire chez un enfant de huit ans

Disponible en ligne sur
H. Moizan1*, M. Talbi2

1


www.sciencedirect.com
Service d’odontologie,  CHR de Metz-Thionville, 1, place Philippe-de-Vigneulles, 57038 Metz


cedex 01, France
2 Service de chirurgie maxillofaciale,  CHR de Metz-Thionville, 57038 Metz cedex 01, France



Un garc¸on  de huit  ans  est  adresse´ en milieu hospi- talier  par un pe´ dodontiste pour  avis diagnostic ettraitement e´ventuel a`  la  suite  d’une  de´couverte radiographique fortuite sur  l’orthopantomogramme (OPT) d’une  image   radio-claire   localise´e   a`  l’angle  mandibulaire
gauche
(fig. 1).
L’anamne` se est sans particularite´ : pas d’ante´ce´dent me´ dical ni  chirurgical  chez  cet  enfant en  bonne   sante´  apparente. Aucune notion  de traumatisme ni d’e´ pisode de tume´ faction mandibulaire ou  late´ rocervicale  ne  sont  relate´ s. L’examen clinique exobuccal  est strictement normal (aucune  de´ forma-




tion des contours osseux,  absence d’ade´ nopathie cervicale). L’examen endobuccal ne met en e´ vidence ni de´ formation de la corticale osseuse vestibulaire gauche, ni fistule muqueuse, ni  alte´ ration   de  la  sensibilite´  cutane´ omuqueuse dans   le territoire du V3, ni mobilite´ dentaire adjacente. L’orthopantomogramme montre  une   image   radio-claire de type monoge´ odique  unique  situe´ e dans  la re´ gion angu- lomandibulaire gauche sous  le canal  alve´ olaire  infe´ rieur, d’un  diame` tre  de  l’ordre du  centime` tre.  Le contour de  la le´ sion est continu.  La le´ sion est a` distance de tout  e´ le´ ment dentaire






Figure 1.  Agrandissement OPT secteur angle  mandibulaire gauche



 Auteur  correspondant
e-mail  : herve.MOIZAN@wanadoo.fr




?Quels examens comple´ mentaires re´ alisez-vous 
?Quelle prise en charge  proposez-vous 








H. Moizan, M. Talbi 





Re´ponses


Une tomodensitome´trie permet de situer  avec plus de pre´ci- sion la le´sion osseuse dans les trois dimensions de l’espace et ses rapports avec les e´le´ments anatomiques voisins
(fig. 2, 3).


Diagnostics  diffe´rentiels


Ils  regroupent  l’ensemble  des   le´sions   radio-claires   bien de´ limite´ es  [1].  La  conservation de  la  vitalite´   pulpaire   des dents adjacentes et,  ici, la localisation a`  distance des  e´le´- ments dentaires permettent d’e´ liminer  les  kystes  odonto- ge` nes  et  la  lacune   de  Stafne   [2]. Le  kyste  essentiel,  le kyste e´ pidermo¨ıde, le granulome re´ parateur central  et l’ame´- loblastome font  partie,  au  contraire, des  diagnostics envi- sageables
 [3]




Figure 2. TDM vue late´rale gauche




Figure 3. TDM coupe  axiale




Prise en charge  the´rapeutique



Une intervention sous anesthe´ sie ge´ne´ rale est programme´e e´ tant donne´ le jeune aˆge de l’enfant. L’aspect be´nin initial de la  le´ sion  n’a pas  justifie´   une  biopsie  pre´ alable.  Un abord endobuccal, avec incision  line´aire  muqueuse jusqu’au  con- tact osseux re´ alise´ e en regard du germe de la dent 35 sur une distance de  4 cm  sous  la ligne  de  jonction  mucogingivale vestibulaire, permet l’insertion  d’une lame  malle´ able expo- sant  la corticale  externe et  la tre´ panation osseuse condui- sant  a` une cavite´  osseuse vide (fig. 4). Il n’est pas retrouve´ de paroi kystique. Ne´ anmoins, un curetage minutieux permet le recueil  de  petits fragments osseux  confie´ s au  laboratoire d’anatomopathologie.
Le diagnostic est  ici quasiment re´ alise´  en perope´ratoire. La cavite´  est  entie` rement vide. Seul l’examen  anatomopatho- logique  permet de  poser  le diagnostic de certitude : kyste essentiel ou  traumatique ou  he´ morragique. Une  tre` s fine membrane conjonctive  riche  en  fibroblaste et  tatoue´ e  de grains  d’he´ moside´ rine est  observe´ e a`  l’examen  microscopi- que.  Le contenu cavitaire  est  inexistant. Les suites  ope´ ra- toires sont simples. Cette tre´ panation corticale est suffisante pour  stimuler la re´ge´ne´ ration  osseuse par le biais probable d’une re´ organisation du caillot sanguin forme´  [4]. Une sur- veillance radiographique est propose´e, la gue´ rison est favor- able en re` gle ge´ ne´ rale sans  re´cidive




Figure 4.  Abord endobuccal et zone  vestibulaire tre´pane´e







Re´fe´rences


1. Reychler H. Pathologie des maxillaires.   In: Piette  E, Reychler H, editors.  Traite´  des  pathologies buccale  et  maxillofacial.  Brux- elles: De Boeck Ed; 1991. p. 1331–436



2. Guilbert  F, Chomette G, Le Charpentier Y,  Auriol M. Tumeurs be´ nignes  et pseudotumeurs des maxillaires.  Rev Stomatol Chir Maxillo-Fac 1993;94:195–265



3. Favre-Dauvergne E et al. Tumeurs et pseudotumeurs non odon- toge´ niques  be´ nignes  des maxillaires.  EMC Stomatologie-Odon- tologie.  22-062-F-10.1995



4. Tong AC, Ng IO, Yan BS. Variations  in clinical presentations of the  simple  bone  cyst: report  of cases.  J Oral Maxillofac  Surg
2003;61:1487–91


 
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