Carcinomes des lèvres


Lotfi Ben Slama

Services de stomatologie  et chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital de la Salpêtrière et de l’hôpital américain de Paris, F-75116 Paris, France


Correspondance


Lotfi Ben Slama, 69 rue de la Tour, F-75116 Paris, France. lbenslama@noos.fr


Key points

Carcinoma  of the  lips



Epidermoid  carcinoma, that  is, squamous  cell carcinoma  of the skin, is the most common malignant  tumor of the lips
It occurs especially  in men
Its primary  causes  are  sun  exposure, smoking, and  chronic irritation
Leukoplakia  is the  most  frequent precancerous lesion. Epidermoid carcinoma  may appear clinically as a scaly erosion or an ulceration
Standard treatment is surgical excision with reconstruction



Points  essentiels


Les lèvres sont constituées  de toutes les parties molles qui forment la paroi antérieure de la cavité buccale. De nombreuses
 
tumeurs  malignes peuvent  occasionnellement  les affecter. La plus fréquente (plus de 90 % des cas), est le carcinome épidermoïde,  ou épithélioma  spinocellulaire, dont la localisa- tion est typiquement  labiale inférieure (plus de 95 % des cas), rarement  labiale supérieure. La précession d’une lésion épithé- liale  précancéreuse est  très  fréquente.   D’autres carcinomes sont rencontrés,  en particulier salivaires naissant  des glandes salivaires   accessoires   sous-muqueuses   et   basocellulaires, plutôt rares dans cette  localisation


Rappels anatomiques



Les lèvres  présentent 3  zones  : un  versant  cutané  pur,  le vermillon ou lèvre  rouge  (zone  de  Klein) entre  la zone  de contact des 2 lèvres et la peau, un versant muqueux pur qui se  réfléchit  sur  la  gencive  en  formant  le  vestibule  buccal
(figure 1)
La structure des lèvres comporte de dehors en dedans : la peau, épaisse et riche en follicules pileux et glandes sébacées,  le tissu cellulaire sous-cutané, absent dans la région médiane  et commissurale, le squelette musculaire ; une couche de glandes muqueuses salivaires labiales, et la muqueuse, très adhérente à la couche glandulaire
(figure 2)


Figure 1
Anatomie des  lèvres





Figure 2

Coupe sagittale de la lèvre  inférieure





La vascularisation  et  le réseau  lymphatique  sont  très  impor- tants. La sensibilité est assurée  par des branches du trijumeau (V), nerf sous-orbitaire pour la lèvre supérieure,  nerf menton- nier pour la lèvre inférieure, et la motricité est assurée par des branches  du facial
(VII)


Carcinomes épidermoïdes

Aspects  épidémiologiques


L’incidence exacte  des  carcinomes  de  la lèvre  est  difficile à évaluer  car ils font  l’objet d’une  approche  épidémiologique globale avec les cancers de la cavité buccale, du pharynx et du  larynx  (voies  aérodigestives   supérieures   [VADS])  et  les cancers de l’oesophage. Certaines caractéristiques sont en effet communes, parmi lesquelles le fait qu’ils soient souvent liés au tabagisme  et à la consommation  excessive d’alcool. Les der- niers  indicateurs  et  données  en  France [1] figurent  dans  le tableau  I.
Les 24 500 nouveaux  cas de cancers des VADS et de l’oeso- phage observés correspondent pour 63 % à la sphère « lèvres, cavité buccale, pharynx » (pour 17 % au larynx et pour 20 % à l’oesophage). Selon les enquêtes, la distribution précise par sous-localisation varie, elle n’est pas toujours disponible en France. En  1995,  sur un total  de  21 597  cancers  des  VADS (14 926 chez l’homme et 6 671 chez la femme),  410 localisa- tions labiales (code 140 dans la classification ICD-9, et C00 dans l’ICD-10) ont été  enregistrées (375 hommes  et 35 femmes) ayant  entraîné  104 décès  (92 hommes  et  12 femmes)  [2]. Dans  les  localisations  VADS,  le  cancer  des  lèvres  est  en
7e  position chez l’homme  et  en  9e  position chez la femme
par  ordre  de  fréquence.  Il  représente  6,6  %  des  cancers
buccaux en France (2 % seulement dans notre série à l’hôpital de la Salpêtrière) [3]
Ces chiffres sont  nettement inférieurs  à  ceux  rapportés  de manière  plus générale  chez les caucasiens (race blanche), où le  cancer  labial  représente 25  à  30  % de  tous  les  cancers buccaux [4,5].  Cette  variation  est  probablement due  à  une implication différente des principaux facteurs de risque : radia- tions ultraviolettes  (UV) et tabac
Le carcinome  épidermoïde  labial est  un cancer de  l’homme d’âge mûr. Le sex-ratio est de 10 à 20 :1. La femme est affectée dans 2 % à 2,8 % des cas ; 90 % des patients ont plus de 45 ans et 50 % ont 65 ans et plus [4]. Le carcinome de la lèvre rouge est beaucoup plus rare chez les ethnies à peau foncée dont les individus à peau  jaune



Facteurs  étiologiques

L’exposition chronique  au  soleil  (UV)  constitue  un  risque admis de  carcinome labial prédominant  chez les personnes à peau  claire ayant  vécu au grand air, exposées  au soleil et aux intempéries  (paysans,  marins)  ou vivant dans  des  lati- tudes  très  ensoleillées  (Australie,  Texas.. .).  Le rôle  carci- nogène  des  UV  B est  démontré  et  apparaît  prépondérant devant  les UV A  et C. Le risque augmente avec la durée  de l’exposition et l’âge, avec un effet seuil. C’est souvent sur des lésions de  chéilite actinique  que  le carcinome épidermoïde peut se développer. Son incidence n’est toutefois pas toujours corrélée  à l’exposition au soleil. Comme on l’a vu, d’autres facteurs  exogènes  interviennent  et  ont  une  action synergi- que, en particulier le tabagisme.  Le tabac qui peut être consommé   de  diverses  manières   (cigarette,   pipe,  chique etc.. .) peut  être  responsable  de  kératoses  ou leucoplasies



a Année 2000
b Année 2002
c Année 20002, hors séances  de chimiothérapie  et radiothérapie



où les dysplasies épithéliales sont fréquentes,  faisant le lit du carcinome épidermoïde  labial
Des carcinomes labiaux ont par ailleurs été  observés  chez les greffés d’organes (reins, coeur, foie) sous traitement immuno- suppresseur  dans des délais variant de 2 à 4 ans [6]. Chez les transplantés rénaux par exemple, il est prouvé que le risque est majoré  en  fonction  du  phototype   (clair),  d’une  exposition solaire élevée  et de la durée de l’immunosuppression induite. Le rôle cocarcinogène  du HPV (Human Papilloma  Virus), fréquemment trouvé dans les lésions de ces patients, demeure controversé.  Il l’est moins dans  le carcinome verruqueux  qui peut occasionnellement  se localiser aux lèvres avec une évolu- tion lente  vers la transformation  maligne
D’autres affections telles les lésions chroniques (radiodermites, brûlures) peuvent  faire le lit du cancer labial. Il faut également citer la maladie  de Bowen, l’érythroplasie de Queyrat et cer- taines génodermatoses tel le xeroderma  pigmentosum ou l’albinisme


Aspects  cliniques

La localisation typique du carcinome épidermoïde  labial est le tiers moyen de la lèvre inférieure. C’est également la localisa- tion privilégiée chez la femme  même  s’il existe un plus grand pourcentage de localisations labiales supérieures que chez l’homme
Cliniquement, il apparaît  d’emblée,  ou se développe  sur une lésion précancéreuse
Lésions précancéreuses


La leucoplasie est la plus fréquente dans notre expérience. Elle est le plus souvent d’origine tabagique  (leucoplasie en pastille de la lèvre inférieure des fumeurs de cigarette avec parfois une lésion similaire en  « décalque  » au niveau  labial supérieur) (figure  3).  Il  s’agit  de  placards  plissés  blanchâtres  plus  ou moins  épais  et  étendus   mais  superficiels.  L’aspect est  soit homogène  (hyper-, ortho-, et parakératosique avec un infiltrat inflammatoire     chronique),     soit    nodulaire     inhomogène
(speckled leucoplakia des anglosaxons) où des dysplasies épithéliales  sont  souvent  rencontrées  [7].  Toute fissuration, érosion ou végétation  apparaissant  sur une leucoplasie labiale fait craindre une transformation  maligne
Le carcinome épidermoïde  labial peut  aussi se développer  à partir d’une chéilite actinique [6]. C’est une hyperkératinisation réactionnelle  apparaissant  sur des lésions initialement  érythé- mateuses et squameuses à surface irrégulière non indurée. Des croûtes  se  forment,  et  leur arrachement provoque  de  petits saignements (figure 4). Des surinfections sont  possibles.  Les lésions de chéilite actinique doivent être surveillées régulière- ment  (au  moins  1 fois par  an).  Il  est  difficile d’y apprécier cliniquement  la transformation  maligne  et un contrôle histo- logique est souvent indispensable.  En présence  de dysplasies, l’exérèse  est  la règle,  souvent  en  recourant  à une  vermillo- nectomie. Il s’agit de l’ablation de l’ensemble de la lèvre rouge



Figure 3
Leucoplasie tabagique



Figure 4
Chéilite  actinique



Figure 5
Carcinome  épidermoïde labial  inférieur



pour examen  histologique de la totalité de la pièce. La répara- tion se fait par glissement de la muqueuse de la face interne de la lèvre inférieure. Il est à noter que la chéilite actinique peut être  associée  à d’autres  kératoses  actiniques  des  téguments exposés,  particulièrement  la face
Chéilite actinique  et  chéilite tabagique  peuvent  s’associer et augmenter le risque de carcinome
Enfin, le carcinome épidermoïde  labial peut se développer  sur d’autres lésions précancéreuses comme 
    l’e´ rythroplasie de Queyrat
(rarement  labiale pure) 
    les le´ sions liche´ niennes  chroniques 
    les le´ sions de lupus chronique 
    une che´ ilite glandulaire chronique, les cicatrices de bruˆ lures 
    les radiodermites 
    les ulce´ rations chroniques

Types de  description
Le carcinome épidermoïde  se présente le plus souvent  sous forme  d’une  érosion  chronique,  croûteuse,  ou comme  une ulcération à bords irréguliers, infiltrante, d’évolution lente (figure 5). L’aspect de tumeur  végétante ou bourgeonnante est plus rare. Un signe important  est l’induration de la lésion qui est perceptible  en périphérie,  plus ou moins étendue en profondeur, qui déborde toujours largement les limites visibles de  la  lésion.  En évoluant,  la tumeur  prend  une  forme  ul- cérovégétante. L’extension du côté buccal peut  atteindre  le sillon gingivolabial, la  gencive  et  l’os mandibulaire  ou  en dehors la commissure labiale et la joue avec dans ce dernier cas un pronostic beaucoup  plus sévère.  Des localisations la- biales multiples sont possibles. Des carcinomes épidermoïdes peuvent  être  présents  dans  d’autres  localisations, VADS  ou cutanées
Les métastases ganglionnaires sont habituellement tardives ; la fréquence des métastases lymphatiques primaires varie de 2 à
10 % lors de  la première  consultation  [8] ; elles sont  sous- mentales, sous-mandibulaires  et,  dans  les cas avancés,  pré- auriculaires et  jugulocarotidiennes.  Les carcinomes  très  bien différenciés métastasent dans moins de 10 % des cas alors que les carcinomes peu différenciés métastasent près d’1 fois sur 2. Les carcinomes labiaux supérieurs croissent plus vite et métas- tasent  plus rapidement que les carcinomes labiaux inférieurs, probablement parce  que  le drainage  lymphatique  labial su- périeur est plus riche. Métastases  mandibulaires et métastases multiples entraînant  des paralysies de nerfs crâniens ont aussi été  rapportées


Histopathologie


Le carcinome  épidermoïde  se  développe  sur une  muqueuse d’apparence  saine  ou atteinte d’une  précancérose  originelle que l’on peut  encore  parfois reconnaître  [9]. C’est une proli- fération épithéliale maligne développée aux dépens  des kéra- tinocytes. Selon le degré d’infiltration et de franchissement de la membrane basale,  on parle de carcinome in situ (ou intra- épithélial ou dysplasie sévère),  de carcinome micro-invasif ou de carcinome invasif

Dans le carcinome in situ, il existe une transformation segmen- taire de l’épithélium portant sur toute sa hauteur sans modifications de la membrane basale. L’épithélium est irrégu- lièrement  stratifié,  avec  des  noyaux  de  forme  et  de  taille inégales,  hyperchromatiques et des mitoses  visibles jusqu’en surface. Dans le carcinome micro-invasif l’aspect est  proche, mais on détecte  également quelques  brèches  dans  la basale avec effraction de cellules carcinomateuses  dans le chorion. Le carcinome  épidermoïde   invasif  est   fréquemment  constaté



d’emblée ou succède aux stades précédents. Il se distingue par la pénétration de lobules ou travées  carcinomateuses  en plein chorion ou déjà dans  les tissus adjacents.  Un infiltrat inflam- matoire  plus ou moins important  est présent  dans le stroma. Plusieurs types histologiques peuvent  être  distingués selon le degré de maturation  kératinocytaire  (carcinomes différenciés, peu  différenciés,  indifférenciés).  Le moins  différencié  est  le carcinome à cellules fusiformes.  Des cellules indépendantes, fusiformes,   ressemblant  aux  sarcomes   y  sont   observées. L’étude immunohistologique  permet  de trouver dans le cyto- plasme de quelques  cellules des filaments de cytokératine,  ce qui signe l’origine épidermoïde  de ces tumeurs
Le pronostic des carcinomes épidermoïdes infiltrants (« grading » histologique) est fonction de multiples facteurs : taille initiale de la tumeur  (T  de  la classification TNM),  présence  ou  non  de métastases ganglionnaires  homo- ou controlatérales,  type his- tologique (les formes moins différenciées étant en principe plus sévères),  l’existence d’un certain  degré  de  neurotropisme  et enfin la topographie. Les cancers de la lèvre, comparés à ceux des autres cancers des VADS, ont en principe un bon pronostic


Formes  cliniques particulières

Cancers du versant muqueux de  la lèvre  inférieure
Cette localisation est  fréquente dans  les populations  qui ont l’habitude de garder du tabac dans le vestibule buccal, surtout en Inde, au sud est asiatique mais aussi au Soudan [4]; le tabac est maintenu  dans le vestibule, soit avec de la chaux éteinte (« catachu ») soit avec une noix ou feuille de betel (« pan ») ou noix d’Arèque. Au Cambodge, le bétel chiqué est une habitude féminine, et ce type de cancer est le plus prépondérant chez la femme.  Enfin chez les patients  qui placent  du tabac  à priser dans le vestibule buccal inférieur, des leucoplasies typiques peu symptomatiques se développent, uniformes mais mal circonscrites (figure 6). C’est en particulier le cas aux Etats-Unis surtout   chez  les  femmes   (snuff  dipper’s  keratosis).   L’âge avancé  et  une  consommation  anormalement élevée  d’alcool sont des facteurs favorisant l’apparition du cancer
Le carcinome épidermoïde  adénoïde  kystique ou cylindrome, rare dans cette localisation, n’est qu’une variante du carcinome épidermoïde se développant à partir des glandes salivaires accessoires de la face interne  des lèvres
Cancers de  la commissure labiale



Ces tumeurs sont rares (4 % des cancers des lèvres). La lésion est une ulcération fissuraire à base indurée dont l’extension se produit  avec prédilection  vers la muqueuse  jugale et  non la peau ; elle siège dans certains cas uniquement sur la muqueuse rétrocommissurale,  affleurant la commissure proprement dite. Elle succède généralement à une leucoplasie le plus souvent d’origine tabagique (en Inde particulièrement,  du fait de fumer le « bidi », cigarette  à bon marché). La présence  chronique de Candida albicans  est  fréquente,  faisant  discuter la possibilité que la lésion soit, à l’origine, celle d’une candidose chronique




Figure 6
Leucoplasie de  la face  interne de  la lèvre  inférieure
(tabac chiqué)





Des formes verruqueuses de carcinome peuvent être observées aux commissures labiales. Il s’agit le plus souvent de transfor- mation  maligne  d’un carcinome verruqueux  d’Ackerman (ou papillomateuse orale floride) ou de l’évolution d’une PVL (Proliferative   verrucous  leucoplakia)   [7].  Dans  le  premier cas, il s’agit souvent  d’une lésion papillomateuse jugale plus ou moins verruqueuse qui s’étend en nappe et atteint la commissure  (figure 7). Différents stades  histologiques  (stade I, aspect de papillome avec gros bourgeons épithéliaux renflés à la base), stade  II avec apparition de petits bourgeons secon- daires sur les faces latérales des papilles et épaississement des couches cellulaires basales) rendent compte de l’évolution inexorable  de ces lésions vers un carcinome infiltrant (stade III). Les types 16 et 11 du HPV ont été détectés  dans ces lésions orales.  Le traitement est  chirurgical suivi d’une  surveillance rapprochée pour détecter les récidives, fréquentes. L’irradiation de  ces  lésions  n’est  pas  recommandée en  raison  du  risque d’évolution vers des  carcinomes  anaplasiques.  Des atteintes ganglionnaires ont été occasionnellement rapportées et les métastases sont rares
Dans la PVL,  la lésion  de  départ  peut  être  une  leucoplasie homogène  évoluant progressivement pour devenir inho- mogène  avec des  dysplasies,  puis éventuellement  nodulaire et/ou verruqueuse  avec transformation  maligne



Explorations


La découverte  d’un carcinome  épidermoïde  labial impose  la recherche,  chez les fumeurs,  d’une deuxième  localisation au niveau des VADS par un examen  complet de la cavité buccale, de l’oropharynx, du larynx et de l’hypopharynx : une panen- doscopie peut être proposée.  Une radiographie  pulmonaire et une échographie  hépatique complètent  ces explorations. Pour



Figure 7
Carcinome  verruqueux commissural gauche




Figure 8
Carcinome  basocellulaire de la lèvre  supérieure



les tumeurs  de grande  taille (> 2 cm), ou en présence  d’adé- nopathie,  on demande une  tomodensitométrie de  la région cervicale pour mieux juger de l’extension locorégionale




Traitement


Les carcinomes épidermoïdes  labiaux relèvent  de la chirurgie d’exérèse  avec plastie de reconstruction (techniques  de Dief- fenbach, Bernard, Abbé, Estlander, Gillies, McGregor, Ginestet, Meyer et Shapiro, Johansen, Fries, etc.)
[10]
L’aspect fonctionnel est un élément  primordial de toute recon- struction labiale
Les carcinomes  de  plus  de  2 cm  de  diamètre   associent  un évidement  ganglionnaire  cervical prophylactique,  éventuelle- ment combiné avec la radiothérapie  selon le nombre de gang- lions  atteints   et  la  présence   de  ruptures  capsulaires.  Pour certains,  un évidement  ganglionnaire  au moins sus-hyoïdien est indiqué d’emblée  pour toute  tumeur  supérieure  à 1 cm
La technique  d’exérèse  par  étapes   de  Mohs nécessite  une équipe  entraînée et demeure peu pratiquée  en France
La radiothérapie  directe  sur la lesion, et  particulièrement,  la
curiethérapie  est actuellement exceptionnelle
Le taux de survie à 5 ans est > 80 % pour tous les auteurs  et peut atteindre  96,7




Autres  carcinomes labiaux


Les tumeurs  malignes  des  glandes  salivaires accessoires  la- biales  sont  exceptionnelles,  comparées  à celles des  glandes salivaires principales ou accessoires dans d’autres localisations (palais). Les cylindromes (carcinomes adénoïdes  kystiques) et les tumeurs muco-épidermoïdes sont surtout localisés à la lèvre inférieure.  L’aspect est  celui d’un nodule  qui devient  ulcéré. Leur évolution est plus ou moins rapide et les métastases sont relativement  précoces
Le carcinome basocellulaire  est  le plus fréquent  des  cancers cutanés.  Il est exceptionnel  dans sa localisation sur le versant cutané labial, plutôt supérieur. Le développement de la tumeur est lent et sa malignité est purement locale. L’aspect typique est  celui d’une  ulcération  cutanée   entourée d’un  bourrelet perlé. Le type le plus fréquent  est l’épithélioma plan cicatriciel (figure 8). Les formes ulcéreuses ou infiltrantes sont possibles




Conflits d’intérêts : aucun




Références



[1]  Fédération nationale des observatoires régionaux de  la santé.  Le cancer dans  les régions de France. Collection«Les études du réseau des ORS» 2005

http://www.fnor- s.org/fnors/ors/travaux/synthesekcer.pdf.



[2]    Menegoz F,  Lesec’h JM,  Rame JP,  Reyt E, Bauvin  E, Arveux  P et al. Lip, oral cavity and pharynx cancers in France  : incidence, mortality and trends (period 1975–1995). Bull Cancer 2002;89:419-29.





[3]    Szpirglas H, Ben Slama L.  Pathologie de la muqueuse   buccale.  EMC.   Paris:   Elsevier;
1999. (pp. 141–170).




[4]    Piette   E.   Pathologie   des   lèvres.   Traité de  pathologies  buccale  et  maxillofaciale

Bruxelles: De Boeck Université; 1991

pp 865–911






[5]    Parkin DM, Whelan  SL,   Ferlay, Storm  H
Cancer incidence in five continents. Vol.  I to
VIII IARC  CancerBase No 7, Lyon 2005





[6]    Zitsch 3rd RP,  Park CW,  Renner GJ,  Rea JL

Outcome analysis for lip carcinoma. Otola- ryngol Head Neck Surg 1995;113:589-96






[7]    Ben Slama L.  Lésions précancéreuses  de la muqueuse buccale. Rev Stomatol Chir Max- illofac 2001;102:77-108






[8]    Zitsch 3rd  RP,  Lee BW,  Smith RB. Cervical lymph node metastases  and squamous cell carcinoma of the  lip. Head Neck 1999;21






[9]    Le Charpentier Y, Auriol   M. Histopathologie bucco-dentaire  et   maxillo-faciale. Paris: Masson; 1998
(pp. 94–96)




[10] Coppit GL, Lin DT,  Burkey BB. Current concepts  in  lip reconstruction. Curr Opin Otolaryngol   Head   Neck  Surg   2004;12

 
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